Des nouvelles fraîches sur Buffy par anapoetic

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Newsletter Buffy du 04.05.2014

Après les cloches, les lapins et la recherche des oeufs ou du chocolat, c'est au tour de la rédaction et publication de la NL.

J'ignore ce que les cloches vous ont apporté, mais à moi-même, elle m'ont apporté un contrat de travail d'un an, avec un peu de retard. Bref, depuis le 25 avril dernier, j'ai pu enfin commencé ma première expérience professionnelle reconnue par les employeurs, et cela me permettra d'acheter un véhicule...

- 06/04, Misty (Responsable des sondages)

- 8/04, E. Caulfield, 41 ans

- 12/04, N. Brendon et son frère, 43 ans

- 14/04, S. M. Gellar, 37 ans

- 17/04, K. Sutherland, 59 ans

Commençons les news, par ceux qui sont actuellement en tournage à Toronto où dans ses environs. D. B. Woodside, rejoignant pour quelques épisodes le cast de Suits, saison 4. Son rôle : Jeff Malone, ancien procureur de la SEC, devenu expert financier, intervenant auprès de The Firm lors d'un des ses plus gros challenges. Le tournage se passe en ce moment à Toronto et le retour de cette série sur les écrans US est prévu pour l'été prochain. Une apparition en guest pour C. Carpenter dans Lost Girl, saison 5. Elle y incarnera Freyja, de la mythologie nordique ayant la particularité de chevaucher un sanglier aux poils d'or. Le tournage se déroule actuellement dans les environs de Toronto.

Poursuivons avec avec deux autres acteurs du buffyverse, qui rejoignent des castings ou pas ?! C. Weber (alias Ben Wilkinson), pour la série How to get away with murder, un projet de drama développé sur ABC. Il donnera la réplique à Viola Davis et Aja Naomi King. Son rôle est celui d'un associé du professeur DeWitt. Quand au semeur de doute, N. Fillion, qui fera PEUT ÊTRE ou pas partie du cast du film Les Gardiens de la Galaxie de J. Gunn, sortie le 13 Août prochain...

Du nouveau chez J. Whedon, qui a écrit et produit In your eyes, réalisé par Brin Hill. Quoiqu'il en soit, Joss n'a pas attendu qu'il sorte sur les toiles de cinéma pour balancé son film sur internet, la plateforme Viméo pour être plus précise, et il est possible de voir le film dans son intégralité pour 5 € (prix de location du film, la durée de visionnage est limitée à 72h). Terminons ces news avec J. Landau, qui ne chôme pas du tout. La belle est à l'affiche de deux films, le premier Fairfield, film d'horreur et de zombies de M. O'Brien et financé par la plateforme Kickstarter. Elle y joue le rôle de Ms. Matthews. Quand au deuxième, c'est Dark Hearts de R. Buitendach, qui est sorti en DVD aux USA depuis le 30 avril dernier. Son rôle est celui d'Astrid.

Dracula

A) Dracula, entre Tradition et Modernité

On fait souvent du roman de Bram Stoker l'origine d'un mythe. Dracula s'inscrit pourtant dans une longue tradition de vampires...

1) Dans la tradition des vampires

a) les vampires dans l'histoire

L'histoire du vampirisme est longue, puisqu'il puise ses racines dans l'Antiquité (la mythologie grecque présente de nombreuses créatures buveuses de sang, parmi lesquelles des striges) et dans la tradition judéo-chrétienne (Lilith, première femme d'Adam répuidiée, suce le sang des nourrissons et dépouille les jeunes homme de leur virilité la nuit). Au cours du Moyen-Âge, on observe les premières manifestations de pratiques vampiriques et, en 1484, Innocent VIII reconnaît officiellement l'existence de morts vivants. Au XVIIème siècle, la foi portée aux histoires de vampires se développe particulièrement en Europe de l'Est, où l'analphabétisatisme est plus propice à la diffusion de superstitions qu'à celle des grandes découvertes de la Renaissance. Au XVIIème siècle, les rumeurs au sujet des loups-garous et des morts vivants se multiplient dans toute l'Europe.

On étudie très sérieusement des cas de vampirisme et, en 1732, apparaît pour la première fois en français le mot "vampyre". Cette effervescence du phénomène peut s'expliquer par les nombreuses épidémies qui dévastent des régions entières et sèment la panique, par la fin de la chasse aux sorcières (pour exorciser leurs terreurs, les populations ont besoin de trouver des responsables), mais aussi, paradoxalement, par la diffusion du rationalisme, qui fait reculer la religion et remet en cause les conceptions de la vie et de la mort. Les documents de l'époque s'accordent pour attribuer aux vampires trois caractéristiques : ils ont un corps (Dracula est "grand, mince, tout habillé de noir", Dracula de B. Stoker); ils sortent leurs tombes pour boire le sang de motels afin de prolonger leur existence posthume (ce que découvre Jonathan Harker dans Dracula de B. Stoker); leurs victimes deviennent vampires à leur tour (Lucy apparaît ainsi "les lèvres [...] cramoisies de sang frais", Dracula de B. Stoker).

Parmi ces vampires histoirques, deux personnages ont particulièrement marqués les esprits. Vlad IV (1431-1476), aussi nommé "Tepes" (l'Empaleur) ou Dracula (nom forgé sur le roumain dracul, "diable, "dragon"), fait figure à la fois de héros national roumain (il est celui qui a libéré son pays des envahisseurs ottomans) et de tyran sanguinaire (il a fait empaler des milliers de personnes pour son seul plaisir). L'autre vampire historique célèbre est une femme. Il s'agit de la comtesse hongroise E. Bathory, qui fut jugée et condamnée en 1611 : elle avait fait assassiner des jeunes filles et avait bu leur sang pour préserver sa jeunesse et sa beauté.

b) l'entrée du vampire en littérature

Paradoxalement, c'est au XIXème siècle que le vampire apparaît en littérature, alors qu'on ne croit plus au vampirisme remisé parmi les vieilles légendes et les superstitions. Pourtant, le succès des romans fantastiques, et plus précisément des histoires de vampires, peut largement s'expliquer par le contexte socioculturel de l'époque. Le XIXème siècle européen est avant tout celui de la révolution industrielle. Avec elle émerge une ère nouvelle : la société est dominée par la grande bourgeoisie, qui défend le travail et la rentabilité ; la religion joue un rôle d'armature sociale : la science progresse. Cette société hiérarchisée et austère, qui laisse peu de place à la fantaisie, s'incarne dans le personnage de la reine Victoria qui occupe le trône de Grande-Bretagne et d'Irlande de 1837 à 1901.

Or c'est précisément l'Angleterre victorienne qui est le berceau du genre fantastique. Les auteurs multiplient les innovations destinées à rendre le personnage du vampire toujours plus mystérieux, plus étrange : Le Fanu le dote de canines proéminentes, Stoker le rend sensible à l'odeur de l'ail, etc. En outre, les histoires les plus horribles et les plus subversives peuvent être racontées sous le couvert du surnaturel, pourvu que la morale établie triomphe dans le dénouement ! Le Vampire (1819) de Polidori, et Carmilla (1871) de Le Fanu, les deux grands précurseurs de Dracula de Stoker, présentent ainsi des personnages pervers et destructeurs, mais séduisants. De même, Dracula exprime les fantasmes réprimés de toute une société dans la scène de séduction des trois femmes-vampires et à travers la fascination qu'exerce le comte. Mais la mort du vampire à la fin du roman marque le retour rassurant à l'ordre établi.

2) La modernité du Dracula de Bram Stoker

a) La théorisation scientifique du vampire

Loin d'être seulement un ramassis de superstitions et de croyances populaires irrationnelles, le vampirisme est l'objet d'un discours médical et clinique dans le roman. Ainsi, dans le chapitre XIV, Van Helsing expose sa conception de la science au docteur Seward, encore incrédule. Pour le savant hollandais, il faut extraire de son esprit les préjugés qui l'encombrent, accepter d'avoir foi en l'incroyable afin d'être réceptif aux choses étranges. L'exemple de Charcot, scientifique de renommée européenne, lui sert d'argument d'autorité : tout comme ce médecin, a remporté l'adhésion d'une communauté scientifique sceptique au sujet de l'hypnotisme, Van Helsing veut faire admettre l'existence des vampires. Pour lui, la qualité première du scientifique est la manifestation d'un esprit ouvert : tout ce qui n'est pas rationnel ne doit pas nécessairement être considéré comme impossible. Si le vampirisme ne peut être expliqué, on doit néanmoins reconnaître son caractère réel. A plusieurs reprises, Van Helsing dit ainsi avoir des preuve[s] de l'existence des nosferatu.

Au chapitre XVIII, le professeur est amené à développer sa théorie scientifique sur les vampires. Son exposé est rigoureusement construit : il commence par défifnir le nosferatu avant d'énumérer ses pouvoirs et ses faiblesses. Jamais il n'omet de citer ses sources, c'est-à-dire les traditions et superstitions, qui selon lui, sont des sources dignes de foi. Plus qu'un exposé, son discours est une démonstration. En faisant de Helsing un scientifique de renom, en contact avec les plus grands savants européens, B. Stoker donne donc au discours sur les vampires une caution scientifique. En plein siècle rationaliste, il rédige un éloge des savoirs parallèles et occultes !

b) La polyphonie, un choix narratif original

Une autre originalité dans le traitement du sujet fantastique réside dans le choix narratif, Dracula est un récit à la première personne, mais c'est un récit polyphonique (à plusieurs voix). L'écriture à la première personne est l'une des caractéristiques fondamentales du récit fantastique. Elle permet une meilleure identification du lecteur au narrateur-personnage et dramatise le récit. L'intérêt de ce roman est qu'il exacerbe ce dispositif, en présentant une situation d'énonciation très mobile, car cette première personne n'est jamais la même. Dans Dracula, les personnages principaux tiennent un journal (Jonathan, Mina, Seward...) ou écrivent des lettres (Lucy à Mina, Van Helsing à Mina...) : il n'y a donc pas de conscience ou d'instance narrative supérieure, de même qu'il n'y a pas de regard rétrospectif. Le lecteur est ainsi invité à partager "en temps réel" les doutes, les frayeurs et les inquiétudes de chacun des personnages.

De plus, l'écriture à la première personne souligne l'importance du personnage dans le fantastique. Ce qui compte, ce sont moins les événements eux-mêmes que la façon dont les protagonistes les perçoivent. Les journaux et lettres reflètent ainsi la conscience des personnages face aux événements étranges qui les ébranlent. Ce que nous savons du comte correspond ainsi à ce qu'en ont vu les personnages. Le jugement sur le vampire demeure l'élément principal du récit.

B) Le vampire au cinéma

Le vampire connaît une seconde vie au cinéma, à partir de 1931, année de la première adaptation du roman de Stoker, par Tad Browning, avec une Bela Lugosi dans le rôle-titre. Le succès est très important dans une Amérique gravement touchée par la crise économique et qui trouve dans ce film un moyen de s'évader d'un quotidien difficle et de se libérer de ses angoisses. Ensuite, d'autres films exploiteront le mythe de Dracula, parmi lesquels celui de Fischer, en 1958, Le Cauchemar de Dracula, et celui de Coppola, en 1992, Dracula.

1) Les représentations de Dracula

a) Nosferatu le vampire de Friedrich Murnau (1922, Allemagne)

Ce chef-d'oeuvre du cinéma muet d'épouvante est la première adaptation fidèle du roman de B. Stoker. Les décors naturels, exceptionnels à cette époque, sont abondants et suscitent la terreur du spectateur. Le jeu des comédiens, qui miment de façon très emphatique les sentiments, relève de l'esthétique expressionniste. Certains ont vu dans cette symphonie de l'horreur une métaphore de la société allemande des années 1920, rongée par la défaite et l'instabilité politique et économique, en proie à de nombreuses incertitudes. Les rats peuvent bien se multiplier et les tyrans sortir de leur repaire, tel le comte... Murnau travaille à donner un aspect "monstrueux" à ce dernier, ici embarqué sur le Déméter (mains crochues, oreilles pointues, crânes difformes). Le rat sur le bras gauche du personnage rappelle en outre qu'il peut se métamorphoser en animal.

b) Dracula, prince des ténèbres de Terence Fisher (1966, Grande-Bretagne)

T. Fisher s'est spécialisé dans l'adaptation de récits fantastiques. Il en propose plusieurs du roman de B. Stoker, avec Christopher Lee dans le rôle-titre. Avant Dracula, prince des ténèbres, il réalise ainsi Le Cauchemar de Dracula (1958). Il adapte également le récit de M. Shelley, Frankenstein, en 1959 : Le Retour de Frankenstein.

C. Lee incarne un Dracula séduisant à la beauté ténébreuse. Il porte, comme son prédécesseur Bela Lugosi (Dracula, de Tod Browning, 1931), une longue cape noire. La cntre-plongée accentue le caractère infranchissable des remparts du château (second plan). L'aigle, sculpté en haut d'une colonne, évoque la rapacité du personnage.

c) Nosferatu fantôme de la nuit de Werner Herzog (1979, Allemagne/France)

Herzog entend rendre hommage au Nosferatu de Murnau : il exige donc de ses acteurs un jeu expressionniste, passé de mode mais qui confère cependant au film une "inquiétante étrangeté", et dote le comte d'un physique monstrueux, à l'image du Nosferatu de Murnau. Herzog prend des libertés importantes par rapport au roman de Stoker : ainsi, à la fin du film, Jonathan (Bruno Ganz), devenu vampire, exprime la victoire des forces du Mal...

Malgré sa difformité et sa laideur physique (visage glabre, oreilles pointues, mains crochues, veines saillantes), ce vampire (Klaus Kinski) demeure sensuel : la main posé sur la poitrine de Lucy (Isabelle Adjani) et le mouvement de sa bouche, plus proche du baiser que de la morsure agressive, en témoignent.

d) Dracula de Francis Ford Coppola(1992,USA)

En dépit du titre de son film, Coppola n'est pas réellement fidèle au roman de Stoker. >En effet, il introduit une dimension amoureuse nouvelle : Dracula, lié d'un amour éternel à sa promise chérie, recherche, à travers les siècles, la réincarnation de la défunte dans ses victimes.

Plus que par la psychologie de ses personnages, Coppola séduit par des décors grandioses et une photographie esthétisante. Il met en valeur les passions destructrices. A l'instar de Christopher Lee, Gary Oldman incarne un Dracula élégant et sensuel, qui envoûte ses victimes plus qu'il ne les agresse. Les décors et les costumes situent nettement l'intrigue à l'époque victorienne.

2) Les femmes vampires

Coppola érotise la rencontre de Jonathan (Keanu Reeves) et des femmes vampires dans le château de Dracula. Devant la beauté des trois femmes et la sensualité très importante de la scène, le spectateur hésite : ces séductrices existent-elles ou sont-elles un fantasme du jeune homme ?

Coppola a choisi de donner au personnage de Lucy (Sadie Frost) une rousseur flamboyante, qui la place d'emblée sous le signe du mal. En effet, les sorcières ont traditionnellement une chevelure rousse. Dès le début du film, Lucy est donc, plus que la pure jeune fille blonde et en robe blanche que décrit Stoker, une séductrice voluptueuse. Aussi le vampire ne fait-il qu'exploiter les germes maléfiques que la jeunne femme portait en elle. On la voit ci-dessous au moment de sa métamorphose en vampire, dans une posture animale, les dents proéminentes, les yeux pleins de violence et de cruauté.

3) Le docteur Van Helsing

Le Bal des vampires de R. Polanski (1967, USA/Grande-Bretagne) est une parodie des films de vampires. Le réalisateur reprend tous les ingrédients du film fantastique en les détournant pour susciter non la peur mais le rire du spectateur.

La chevelure et la moustache en bataille, le nœud papillon clownesque et la pose professorale font du scientifique (Jack MacGowan) une caricature du savant fou, qui inculque des théories fantaisistes à son jeune disciple (R. Polanski), naïf et crédule

A l'inverse, le personnage incarné par A. Hopkins dans le film de Coppola apparaît comme un homme de science digne de confiance. L'usage de la loupe, au premier plan, ainsi que le regard acéré et réfléchi du professeur soulignent le caractère scientifique de ses investigations.

Je vous prie de m'excuser de mon retard, la raison est un souci temporaire technique. Et vous dis à la prochaine. Bisous. Bye.

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