PROLOGUE :
Lycée de Sunnydale. Dehors, le soleil brille. Pourtant, on entend Giles parler comme s’il se plaignait ; puis on arrive à la bibliothèque pour mieux comprendre la situation.
GILES : C’est de la pure folie ! Mais qu’est-ce qui t’es passé par la tête ? Tu as été élue, ta mission est du plus grand sérieux. Je fais… je fais aussi la part de la jeunesse, mais j’aimerais que tu fasses preuve de responsabilités et, au lieu de ça, toi tu, tu te rends esclave d’une espèce de… de culte !
On voit alors Buffy habillée en cheerleader.
BUFFY : Vous n’aimez pas la couleur ?!
GILES : Mais… Tout ce que je te dis, tu as décidé de l’ignorer, par principe ?
BUFFY : Non, ça c’est plutôt votre genre. J’ai dit seulement que j’allais essayer d’être pom-pom girl !
GILES : A la naissance, tu as reçu un don, tu as été choisie pour détruire les vampires et non… pour agiter des pompons en public ! D’ailleurs, en tant qu’Observateur, je te l’interdis !
BUFFY : (Elle prend une voix de petite fille) Et vous le ferez de quelle façon ?
GILES : Et bien, je… ferai appel à ton… à ton bon sens. Tu vois que je suis optimiste.
BUFFY : J’aurais encore plein de temps pour combattre les forces du mal, d’accord ?! C’est que, j’ai envie de vivre ma vie, je veux un parcours normal ! Comme les autres filles !
On se retrouve dans une pièce sombre, où un chaudron bouille sur un feu et où il y a plein de poupées accrochées au plafond. On perçoit une ombre, cette personne inconnue prend une Barbie noire accrochée. On change alors de décor et on est au gymnase du lycée. La sélection des pom-pom girls approche et les filles s’entraînent. Buffy, Alex et Willow pénètrent dans la salle.
WILLOW : Giles n’est pas d’accord, hein ?
BUFFY : Il a les nerfs qui lâchent, le pauvre. On n’a pas vu de vampires depuis une semaine ! S’il n’était pas si vieux, je lui dirais bien de se trouver une amoureuse !
WILLOW : Allez, t’es pas toute seule !
ALEX : L’enthousiasme est peut-être une notion dépassée, mais regardez toutes ces filles comme elles s’accrochent.
Ils s’arrêtent devant une lycéenne qui fait un grand écart et le jeune homme en profite pour la mâter un peu.
ALEX : Oh ! Ouh ! Quel talent! (Buffy commence à aller de l’avant) Où j’en étais?
WILLOW : Tu nous faisais croire que se rincer l’œil en reluquant des filles en jupette, ça constituait le summum de l’élévation !
ALEX : (Ils rejoignent la Tueuse) Qui a parlé de faire croire ? (A Buffy) Oh, eh ! (Il sort un bracelet de la poche de sa chemise) Tiens, un porte-bonheur pour l’audition.
BUFFY : Qu’est-ce que c’est ?
WILLOW : (Intriguée) Qu’est-ce que c’est ?!
BUFFY : Oh, c’est gentil. (Elle lit l’inscription gravée sur la gourmette) « A toi, pour toujours ».
ALEX : Oh ! C’est vendu comme ça, c’est standard.
Cordélia arrive et rejoint les trois amis.
CORDELIA : (A Willow) Regarde-la frimer, cette Amber ! Où elle se croit celle-la, chez les Lakers ?!
WILLOW : Elle n’a pas voulu y aller, il paraît.
La capitaine des pom-pom girls se place au bord du terrain de basket et annonce le début de l’audition.
CAPITAINE : Alors, écoutez bien. On va commencer par Amber Grove. Celles qui ne font pas l’audition, dégagez le terrain !
Une lycéenne approche du groupe de Buffy, celle-ci semble connaître Willow.
WILLOW : Amy ? Salut !
AMY : Salut.
WILLOW : Je savais pas que tu voulais devenir pom-pom girl. Qu’est-ce que tu as maigri !
AMY : Il le fallait.
WILLOW : (Elle se tourne vers Buffy, et se retrouve donc entre les deux jeunes filles) Tu connais Buffy ?
AMY : Salut.
BUFFY : Salut.
AMY : Oh ! J’ai de nœuds dans l’estomac, c’est l’horreur.
La musique commence et Amber fais sa démonstration. Buffy et Amy semblent inquiète du haut niveau de l’audition.
AMY : (A Buffy) Elle sort de chez Benson, c’est le meilleur entraîneur… si on peut se l’offrir !
BUFFY : Il existe des entraîneurs pour ça ?!
AMY : Oui ! Tu n’en as pas ? Je travaille avec maman ; 3h le matin, 3h le soir.
BUFFY : Si moi je passais un temps pareil avec ma mère, il se pourrait bien que ça se finisse par un assassinat !
AMY : Oui, je sais, c’est très dur. Mais ma mère est géniale.
Soudain, alors qu’Amber poursuit sa démonstration, de la fumée s’échappe de ses mains, puis de ses cheveux.
BUFFY : (Interloquée) Mais qu’est-ce que… ?
Tout le monde finit par comprendre ce qui arrive à la jeune fille.
WILLOW : Cette fille prend feu !
CORDELIA : Ca suffit, les images fortes !
Les mains d’Amber prennent feu et tout le monde crie. Buffy court arracher un drapeau de l’équipe de sport du lycée et en recouvre la jeune cheerleader.
BUFFY : (A Amber) Ca va aller, ça va aller, ne t’inquiète pas. Ca va aller, voilà.
GENERIQUE
ACTE 1
A la bibliothèque, les trois amis relatent les évènements passés au gymnase à Giles.
BUFFY : Ca fait plus d’un an que je lutte contre les vampires, et j’ai assisté à des évènements à vous glacer le sang ; mais jamais je n’ai vu les mains de quelqu’un prendre feu.
GILES : Non, en effet.
BUFFY : Alors, on n’est pas confronter à des vampires ?
GILES : Non.
BUFFY : Mais, c’est bizarre, non ?! C’est quand même hors norme !
GILES : Et oui. La combustion spontanée c’est rare et c’est inexplicable scientifiquement, mais on a recensé de nombreux cas dans le passé. D’habitude, on ne trouve qu’un petit tas de cendres !
WILLOW : C’est ce qui serait arrivé, si Buffy ne l’avait pas sauvée !
ALEX : On ne sait rien de ce qui a déclenché ça ? C’est assez effrayant.
GILES : C’est ça le charme de se confronter au mal. On se retrouve face à une pléthore de monstres et, et démons et de créatures à anéantir ! (Ils le regardent avec inquiétude) Oh, pardonnez-moi cet optimisme.
BUFFY : Y a-t-il des dénominateurs communs à tous les cas de combustion spontanée ?
GILES : Oui, la rage. Dans la plupart des cas, la personne qui a brûlé était soit terriblement en colère soit, soit bouleversée.
ALEX : Donc, Amber aurait des pouvoirs qui lui permettent de s’enflammer ?! Un genre de numéro de cirque, seulement ça tue.
BUFFY : Il faut que j’enquête sur cette fille. Je veux savoir si elle a déjà vécu des évènements paranormaux.
WILLOW : Ca implique de pénétrer illégalement dans les fichiers informatiques ?! Ca, c’est dans mes cordes, je connais !
ALEX : Je vais me renseigner en douce.
BUFFY : C’est risqué, ne vous en mêlez pas.
ALEX : Qu’est-ce que tu veux dire ? On est une équipe. On n’est pas une équipe ?
WILLOW : Oui, toi, t’es le bras droit, et nous, on est les bras gauches !
BUFFY : C’est que… je ne tiens pas à ce que vous soyez en danger !
ALEX : Oh ! Je rigole face au danger… Ensuite, je cherche un trou pour me cacher !
BUFFY : D’accord, seulement, soyez très prudents tant qu’on n’en sait pas plus. (A Giles) Je me demande, et si Amber n’était pas responsable de ce feu ?
GILES : Alors, il nous faudrait déterminer qui il est, ou ce qu’il est ! Et, on traitera selon les conclusions.
Chez la Tueuse, Joyce est dans la cuisine, où plusieurs caisses sont entassées. Elle essaie tant bien que mal d’en ouvrir une, en vain. Buffy entre dans la pièce.
BUFFY : Salut !
JOYCE : Salut. Alors, le collège ?
BUFFY : Oh, un vrai bonheur ! C’est quoi tout ça ?
JOYCE : C’est pour l’exposition d’art tribal.
BUFFY : Oh… Il y a eu l’audition, aujourd’hui.
JOYCE : Oh, génial. Ça a donné quoi ?
BUFFY : Disons qu’on a retardé l’audition, il y a eu un accident. Mais le niveau est drôlement haut, dis-donc !
JOYCE : Oh ! Tu vas bien y arriver. Et si tu chutes, t’auras qu’à remonter en selle !
BUFFY : Maman ?
JOYCE : Oui ?
BUFFY : L’audition, c’était pour quoi ?
JOYCE : Oh… Une activité ? J’en n’ai aucune idée, excuse-moi !
BUFFY : Ca fait rien, tu balances les lieux communs comme personne !
JOYCE : J’ai beaucoup de soucis ! Je dois faire l’inventaire de tout ce qui est là ! Cette exposition est très importante pour la galerie. Et tu sais, t’en mourrais pas de me donner un petit coup de main !
BUFFY : (Elle retire sans difficulté le couvercle de la caisse que sa mère ne réussissait pas à ouvrir) C’était pour les pom-pom girls !
JOYCE : Oh, bien. Je suis ravie que tu t’y remettes, ma chérie. Ça t’évitera toute sorte d’embêtements.
BUFFY : Je n’ai pas d’embêtements !
JOYCE : Ca ne saurait tarder ! Souviens-toi, tu avais arrêté les pom-pom girls juste avant les embêtements. Alors, c’est génial que tu reprennes ! (Elle sort une petite statuette de la fameuse caisse, et la repose immédiatement) Oh, mon Dieu !
BUFFY : Quoi ?
JOYCE : Non, un symbole de fertilité, ça n’a rien d’intéressant !
BUFFY : Tu vois, il y a une… une fille, Amy, qui… qui s’entraîne avec sa mère 3h par jour au moins.
JOYCE : (L’air désintéressé) Ah, ah.
BUFFY : On dirait que sa mère est vachement sur le coup !
JOYCE : On dirait que sa mère a vachement le temps d’être sur le coup !
Joyce sort de la pièce et la jeune fille en profite pour regarder la statuette.
BUFFY : Beau bébé !
Au gymnase du lycée, les auditions reprennent et la capitaine fait un petit discours.
CAPITAINE : Malgré les choses horribles qui se sont passées hier, nous devons choisir de nouvelles pom-pom girls. Celles qui rejoindront l’équipe verront leurs noms affichés au tableau après le déjeuner. Alors, commençons par le travail en groupe !
Amy, complètement stressée, se tourne vers Buffy.
AMY : Pourquoi j’ai les mains moites quand je suis nerveuse ?
BUFFY : T’en fais pas, tu vas cartonner !
La représentation commence donc.
CAPITAINE : (En criant) Cinq, six, sept et huit !
POM-POM GIRLS : (Tout en faisant la chorégraphie) Sunnydale ! Sunnydale ! Comme des gazelles ! Comme des gazelles ! Des paniers, sautez encore ! Encore ! L’autre équipe n’a pas de ressorts ! Ouais !
Au moment où elle fait sa roue, Amy chute et fait tomber, par la même occasion, Cordélia.
CORDELIA : (Elle se relève et se justifie, paniquée) Vous avez vu, hein ! C’était pas moi ! Vous avez vu, hein ! C’est pas moi.
Dans les couloirs du lycée, Amy contemple les trophées de l’équipe de Sunnydale, elle est rapidement rejointe par sa nouvelle amie.
AMY : (Elle montre une des petites statuettes) Ca, c’est maman.
BUFFY : Non ?! Catherine Madison ? Allez, tu te fiches de moi !
AMY : Son surnom c’était la Grande Catherine. Elle a conduit son équipe à trois victoires successives, c’est un record qui reste à jamais inégalé ! Papa était capitaine de l’équipe de basket cette année-là. Ils se sont mariés aux vacances d’été !
BUFFY : Qu’est-ce que c’est romanesque !
AMY : Oui, mais il n’a pas assuré. Il n’a jamais fait le moindre sou. Il est parti avec une serveuse l’année de mes 12 ans !
BUFFY : Ah, euh oui ; ce chapitre, c’est moins romanesque. Mes parents se sont séparés eux aussi.
AMY : Ca craint, hein ?! Tu vois, il laisse ma mère sans un sou ; à force d’acharnement, elle est devenue esthéticienne. Elle m’achetait tout ce dont j’avais envie. Elle n’a jamais pris un seul gramme.
BUFFY : Elle, elle a l’air génial ta mère, mais… je ne crois pas qu’il soit nécessaire de… de t’obstiner à devenir pom-pom girl, comme elle.
AMY : Mais, elle était la meilleure ! Et moi, je me suis plantée, je bouge comme une nulle ; c’était ridicule, tu as vu ?!!
BUFFY : Non, Amy, c’était bien.
AMY : Je… je vais me changer.
La jeune fille part en courant, juste au moment où Willow approche.
BUFFY : Non, attends !
WILLOW : Oh, Amy. Qu’est-ce qu’elle a?
BUFFY : Oh… Elle est obsédée par la gloire de sa mère, une ex-reine des pom-pom girls.
WILLOW : Ouais, sa mère, elle est plutôt…
BUFFY : … Du genre dur !
WILLOW : « Ja vohl » ! Quand elle prend un gramme, elle met un verrou à son frigo et en plus, elle se nourrit exclusivement de bouillon !
BUFFY : Alors, maman très chère c’est du genre, maman trop chère ?!
WILLOW : Elle est méchante, oui ! Mais Amy est gentille, on se voyait souvent en sixième. Chez elle, quand c’était la semaine du bouillon, Amy venait à la maison et on se faisait une orgie de brownies !
Les filles partent, tout en poursuivant leur conversation.
BUFFY : Et au sujet d’Amber ?
WILLOW : Rien d’extraordinaire. Elève ordinaire. Elle a été collée une fois, pour avoir fumé… attention du tabac, une vraie cigarette, pas… pas un pétard. Elle est plutôt normale.
BUFFY : On a qu’à attendre et on verra ce qui se passe. Il se passera peut-être rien du tout.
Dans les vestiaires, il y a peu de lumière et Amy est seule. Elle semble avoir mal à l’épaule, soudain elle entend un bruit. Elle ferme son casier et set tourne pour partir, mais Cordélia est là, elle lui bloque le passage.
CORDELIA : Je te raconte mon rêve : il y a moi dans l’équipe des pom-pom girls et tout les mecs sont fous de moi, sans exception ; je fais un vrai carton ! Il faut accomplir nos rêves, Amy, autrement on se fane et on meurt.
AMY : Je suis vraiment désolée…
CORDELIA : Chut !! Si ta suprême maladresse de tout à l’heure cause mon exclusion, je te promets que tu vas en baver, chérie !! Passe une bonne journée.
Cordélia part et fait claquer la porte de son casier, qui reste ouvert. Amy reste donc seule et semble désemparée. Dans la cour, Alex et Willow discutent ensemble.
WILLOW : Je l’ai dit à Buffy, à propos d’Amber.
ALEX : Génial. Elle l’avait sur elle ? Le bracelet, elle l’avait sur elle, hein ? Presque comme si on sortait ensemble.
WILLOW : Mis à part les baisers, les roucoulades et qu’elle en soit informée.
ALEX : Alors, d’après toi, je suis un bouffon ?! Je devrais lui en parler.
WILLOW : Comment tu seras fixé, sinon ?
ALEX : C’est pour ça que t’es trop cool, t’es un genre de gars. T’es mon meilleur copain pour parler des trucs de filles !
WILLOW : Oh ! Génial ! Je suis un gars!
ALEX : Ah, ils ont affiché les résultats.
Alex arrive vers le groupe de filles, où Buffy et Amy sont restées un peu en arrière. Il décide de se jeter dans la foule, pour voir les résultats de l’audition.
AMY : Oh, non, c’est trop dur !
ALEX : (A Buffy et Amy) Couvrez-moi, je vais y aller !
CORDELIA : (Elle ressort de l’attroupement, et se tourne vers Amy) Tu as de la chance.
AMY : (Remplie d’espoir) On m’accepte ?
CORDELIA : On m’accepte.
Alex revient vers ses amies et annonce la nouvelle.
ALEX : Aïe ! Une de ces filles m’a filé un de ces chtars ! Faudrait qu’elle arrête les anabolisants ! Alors, non seulement vous faîtes partie de l’équipe ; mais toi, Buffy, tu es première tournante, et Amy troisième tournante. Et quelle meilleure façon de fêter la chose qu’une balade en voiture, sans…
Amy s’enfuit, déçue.
WILLOW : Alex ! Les tournantes sont celles qui ne font pas partie de l’équipe, à part si on a besoin de remplaçantes au pied levé !
BUFFY : (Elle est visiblement déçue, elle aussi) Excusez-moi.
La jeune fille part à son tour.
ALEX : Là, c’est tout moi ; Alex, seigneur des crétins, puissent tous les crétins de base se courber devant moi !
Buffy rejoint alors Amy et essaie de la réconforter.
BUFFY : Au moins, c’est terminé ! Et tu sais ce qu’on devrait faire, ce soir ? Se bâfrer de brownies chez moi, juste après les cours !
AMY : Alors, il faut combien d’heures dans la journée pour réussir ? Combien de mois d’entraînement ? Ca ne serait jamais arrivé à ma mère, jamais !
On voit ensuite une grande maison de l’extérieur, puis on se retrouve dans l’une des pièces : il s’agit du même grenier où il y avait le chaudron. D’ailleurs, un liquide vert à l’aspect visqueux bouille dans le fameux récipient. On entend une femme qui récite une incantation.
FEMME : Donnez-moi la puissance ! Donnez-moi la minceur ! Je vous invoque, divinités ricanantes. Que votre noirceur s’insinue sous ma chair ! (Pendant ce temps, elle enfile le bandeau volé à Cordélia sur le visage d’une poupée Barbie, vêtue en pom-pom girl) Acceptez ce sacrifice ! Cordélia… ! Repaissez –vous d’elle ! (Puis elle jette la poupée dans le chaudron)
ACTE 2
Le lendemain matin, dans sa cuisine, la jeune Tueuse se fait griller un toast. Sa mère entre dans la pièce.
JOYCE : Regarde ce que j’ai retrouvé. C’est mon journal du collège, l’année juste avant la fac. (Elle ouvre le livre et montre une photo à sa fille) Oh, regarde, ça c’est moi.
BUFFY : Maman, j’accepte que tu aies eu une sexualité, mais ne me demande pas d’apprécier la coupe baba cool.
JOYCE : Mais, c’était du dernier chic ! On vous enseigne donc rien en Histoire.
BUFFY : Oh, c’est super, mais… je dois y aller !
JOYCE : Tu vois, je me disais ; ton essai comme pom-pom girl ayant échoué, pourquoi tu n’essaierais pas de te joindre à l’équipe rédactionnelle ?! Moi, j’y étais et c’était marrant.
BUFFY : Disons… que c’est pas mon truc, maman.
JOYCE : Je supervisais la mise en page. Je suis apparue à chaque page ; ça me faisait passer pour plus populaire que je ne l’étais vraiment.
BUFFY : Est-ce que tu as regardé les jeunes qui rédigent ce machin ? C’est pire que les fayots !
JOYCE : J’ai vécu parmi les meilleures heures de ma scolarité, en participant à ce « machin » !
BUFFY : (Elle semble en avoir assez de la conversation) Oh… On touche un nerf ! Moi, c’est pas toi, et j’ai mes propres activités !
JOYCE : (Excédée) Tes propres activités, comme tu dis, elles ont causé ton renvoi de l’école et nous ont forcées à venir ici, pour qu’un établissement décent veuille bien de toi !!
Choquée par les paroles de sa mère, Buffy prend son sac et s’en va.
JOYCE : Chérie… (A elle-même) Psychologiquement très fort ! Avec une tendance à la boulette !
Plus tard dans la journée, on voit Cordélia qui sort d’une salle de classe, le regard dans le vide. Elle croise Alex et Willow, qui sont à leurs casiers, mais ne semble pas les remarquer.
ALEX : Quoi ? Pas une vacherie depuis ce matin ! Mais qu’est-ce que je t’ai fais ?
Elle continue son chemin, sans un mot, laissant les deux amis entre eux.
ALEX : Ca y est, elle a décidé de m’ignorer ; comme si je n’étais pas là, ou comme si j’étais mort !
Ils partent tout en poursuivant leur conversation.
WILLOW : Oui, on dirait.
ALEX : Ca, c’est le syndrome de l’homme invisible. Ça m’arrange dans le cas de
Cordélia, et ça craint dans celui de Buffy !
WILLOW : Non, tu n’es pas invisible pour Buffy !
ALEX : C’est pire, je fais partie du paysage, comme une chaussure ou comme la route sur laquelle on marche, mais sans y faire attention !
WILLOW : Ou comme un… stylo tout mâchouillé. Tu sais que tu devrais le jeter, mais tu le gardes ; parce que tu t’y es habitué ou parce que tu y es un peu attaché.
ALEX : Oui, d’accord, t’as tout compris ! Essaie de pas trop me le rappeler, c’est très désagréable. Je devrais suivre ton avis et… et franchir le pas !
WILLOW : (Totalement stressée par la réponse de Buffy) Oui. Et si je me trompais, peut-être que tu ne devrais pas franchir le pas !
ALEX : Non, je dois être un homme et l’inviter ! Oui, c’est ça ; les petits cadeaux, les bracelets, les sous-entendus discrets et les photographies que je prends à travers sa fenêtre le soir… euh, ça c’était pour rire. Ça aide à me détendre, parce qu’elle arrive.
On voit la jolie Tueuse passer le seuil d’une porte, elle est au bout du couloir.
ALEX : Allez, c’est débattu, j’y vais ! (Il se tourne vers Willow) Tu l’invites pour moi ?
Alors qu’elle passe près d’elle, Buffy voit Cordélia qui ne semble pas réussir à ouvrir son casier. Elle rejoint ses amis, mais elle reste toujours distraite par l’attitude de la jeune fille.
ALEX : (Avant que Buffy soit assez proche pour l’entendre) Sois fort ! Moi, balaise. (Elle est à la hauteur de ses amis) Buffy ! Ca te dirait, euh…
BUFFY : (Ecoutant à moitié Alex) C’est pas le placard de Cordélia ?
ALEX : Euh, ah, j’en sais rien. Moi, je te disais : accompagne-moi, vendredi soir.
BUFFY : (Elle ne fait toujours pas attention au jeune homme) Alex, il faut que je… On va parler de ça plus tard, ça te gêne pas, hein ?!
Elle lui laisse ses livres et suit Cordélia, laissant les deux jeunes gens seuls. Alex imite le bruit d’un avion qui s’écrase, pour imager son échec d’avec Buffy. La jeune fille est dans la cour, toujours à suivre Cordélia, qui ne semble rien voir du tout. Sur un parking, un moniteur d’auto-école paraît attendre quelqu’un, et la jeune pom-pom girl arrive.
MONITEUR : Ah ! Que c’est gentil de te joindre à nous, Cordélia ! J’espère qu’on ne t’a pas fait trop attendre ? C’est ton tour au volant. Allez, on attache les ceintures.
CORDELIA : Je ne peux pas conduire aujourd’hui, M. pole.
M. POLE : Tu as échoué au permis deux fois déjà, il faut m’épater ou tu viendras en bus au collège !
Ils montent dans la voiture et, à travers le pare-brise arrière, on aperçoit Buffy.
M. POLE : Alors, la ceinture. Le rétroviseur. Démarre. Alors, enclenche la première !
On regarde par les « yeux » de Cordélia et on se rend compte qu’elle ne voit presque rien.
M. POLE : Roule bien doucement entre les cônes et garde une vitesse constante. (Elle se trompe et passe la marche arrière) Mais, qu’est-ce qui te prend ?
Alors qu’elle hurle de toute ses forces, le moniteur est de plus en plus effrayé.
M. POLE : A droite !
Voyant la conduite de Cordélia, Buffy se met à courir pour essayer de rejoindre la voiture.
M. POLE : Freine ! Freine!
Cordélia continue d’accélérer et fonce dans un grillage, s’arrêtant au milieu de la route.
M. POLE : Bon, tout le monde dehors !
Cordélia sort de la voiture. Alors qu’elle est au milieu de la route, un camion arrive vite derrière elle et, au moment où elle crie de peur, Buffy la sauve.
CORDELIA : Oh mon Dieu ! Je ne vois plus rien.
BUFFY : Ca va, ça va, ça va.
On voit alors que les yeux de Cordélia sont blancs, sans pupille sans rien !
BUFFY : Oh, non.
CORDELIA : Que se passe-t-il ? Je ne vois rien du tout !
A la bibliothèque, Giles explique sa théorie aux trois jeunes acolytes.
GILES : Sorcellerie ! Aveugler un ennemi, ça désoriente et ça lui fait très peur. Un classique du genre.
ALEX : D’abord les vampires, ensuite les sorciers. Va y avoir de la maison à vendre dans le coin !
GILES : Pourquoi a-t-on envie de faire du mal à Cordélia ?
WILLOW : Peut-être bien parce que c’est une punaise ?!
Giles la regarde, surprit.
WILLOW : Quoi ? J’ai dit ça ?
GILES : Et aussi enflammer Amber ?
ALEX : Oui, ça ne rigole pas !
BUFFY : Toutes les deux sont des pom-pom girl.
GILES : Alors, une personne qui déteste les pom-pom girls ?
BUFFY : Ou, au contraire, qui les aime !
WILLOW : Amy !
BUFFY : Amy.
ALEX : Alors, notre sorcière serait Amy ?
BUFFY : Elle a tellement envie d’être dans l’équipe ! J’ai comme l’impression qu’elle serait capable de tout pour accomplir le rêve de sa mère !
GILES : Ô esprits, éclairez ma lanterne dans cette histoire ! Cette sorcière jette des sorts effroyables qui défigurent et qui blessent, tout ça dans le but de devenir pom-pom girl ?!
BUFFY : Je crois que vous sous-estimez la pression que les parents imposent aux ados ! Si vous n’êtes pas une parfaite copie carbone, il y a du grincement !
WILLOW : Pom-pom girl, ça a été le seul moment de gloire pour sa mère.
ALEX : Laisse tomber la mère, on s’occupe de la fille. On n’a qu’à l’attraper et…
GILES : Non. Attendez, attendez. Il faut d’abord s’assurer que c’est elle la sorcière, avant qu’elle n’ait des soupçons. Elle est… elle est capable de bien nous compliquer l’existence !
BUFFY : D’accord, alors disons… vous êtes au collège, vous avez très envie de faire partie de l’équipe, pour votre mère, donc vous devenez sorcière. Par quoi vous allez commencer ?
WILLOW : Lire tous les bouquins sur la sorcellerie !
ALEX : (Paniqué) Euh, non, non ; c’est la dernière chose à faire ! On est fiché à la bibliothèque, c’est pas une bonne idée !
Willow s’installe devant son ordinateur, Buffy restant debout derrière elle.
WILLOW : Ca ne va prendre qu’une minute.
ALEX : Oui, mais on n’a pas une minute. Les pom-pom girls sont en danger,
Buffy est en danger. (A Buffy) Tu es la première tournante, alors tu es dans l’équipe, puisque Cordélia est hors service ; tu es la prochaine, il faut qu’on te cache quelque part.
WILLOW : Alex…
ALEX : Euh, oui ?
WILLOW : « Histoire de la sorcellerie : des origines aux pratiques modernes », sorti par Alexandre Harris.
BUFFY : « Le paganisme », sorti par Alexandre…
ALEX : D’accord, d’accord, d’accord. C’est pas ce que vous croyez !
WILLOW : Tu te rinces l’œil sur des gravures de femmes à moitié nue ?!
ALEX : Oh, euh… bah, euh… disons que c’est ce que vous croyez !
GILES : Oh, s’il vous plaît, vous avez fini, là ? Il faut avant tout trouver un test. (Il ouvre un livre) J’ai peut-être ce qu’il faut. Ah oui. Ah oui, oui, oui. Alors, quelques cheveux de la personne, quelques gouttes de vif argent et un peu d’aquafortis.
WILLOW : Bon, alors du mercure et de l’acide nitrique. Tout ça, ça se dégote au labo.
GILES : Faire chauffer les ingrédients et appliquer sur la sorcière. Si cette personne a émis un sort depuis moins de 48h, sa peau virera au bleu. Oh, et en plus il faut un œil de triton.
En cours de biologie, le prof tient un triton et donne les consignes pour effectuer une expérience.
PROF : Ceux d’entres vous qui sont sur l’allée n°1, vous pouvez disséquer maintenant.
Il fait alors glisser son doigt du haut vers le bas du ventre. Au fond de la salle, Alex et Willow sont concentrés sur leur travail, mais le jeune homme n’est pas capable d’enlever l’œil au triton. Le prof continue tout de même son cours.
PROF : Ceux qui sont sur l’allée n°2, prenez votre acide chlorhydrique et votre hydroxyde d’ammoniac. Délicatement, versez l’un après l’autre dans les gobelets et doucement…
ALEX : (Toujours avec son crapaud) Je peux pas !
PROF : … Remuez bien, attention, voilà, et vous obtenez…
Willow se charge alors de prélever l’ingrédient.
WILLOW : Œil de triton.
L’expérience du professeur fait le bruit d’une petite explosion et produit une épaisse fumée blanche.
PROF : … Ceci.
ALEX : Comment Buffy va avoir les cheveux ?
Alors qu’elle traverse la salle en direction d’Amy, une jeune fille parle un petit moment avec la Tueuse.
FILLE : Ah, qu’est-ce que c’est rigolo !
BUFFY : Ah ouais.
Elle arrive alors au niveau d’Amy.
BUFFY : Amy, aide-moi. C’est lequel l’acide chlorhydrique et lequel l’hydroxyde
d’ammoniac ?
AMY : Et bien, la bouteille écrite « acide chlorhydrique » c’est très souvent l’acide chlorhydrique !
BUFFY : Lire la bouteille ?! Ah, c’est pas bête ! (Elle fait tomber son crayon…) Oups là ! (… et en profite pour fouiller dans le sac d’Amy et récupérer des cheveux sur sa brosse) Bon.
Buffy repart et Amy lui sourit. Cette dernière se retourne vers Alex et Willow, au moment où celle-ci mélange les ingrédients, puis Amy se remet face au prof.
ALEX : Coucou ma sorcière bien aimée !
Malgré son chuchotement, Amy semble avoir entendu le jeune homme. Juste après, Willow vide un peu de la solution dans un tube à essai. Elle le donne à son amie.
WILLOW : Ca y est. T’as un plan ?
BUFFY : Le renverser sur elle en espérant que ça ait l’air naturel !
ALEX : On est avec toi, mais… à distance !
Buffy se rapproche de nouveau d’Amy. Derrière, on entend le prof qui interroge une élève.
PROF : Lishanne, peux-tu m’expliquer la réaction entre ses deux composants ?
Buffy en profite alors pour renverser le liquide sur le bras d’Amy, dont la peau vire au bleu.
PROF : Lishanne, ça ne va pas ? Oh mon Dieu !
On voit alors le visage de la jeune fille, mais elle n’a plus de bouche. Amy semble aussi effrayée que les autres élèves. Après le cours, les trois amis se retrouvent dans le couloir et reparlent de évènements du cours.
ALEX : T’as vu ça, Amy était aussi flippée que toute la classe !
WILLOW : Alors, c’est pas elle !
BUFFY : Le test était positif. Il n’y a pas d’erreur. Je crois qu’elle n’est pas consciente de ce qu’elle fait !
WILLOW : Bon, alors on lui parle ?
BUFFY : On devrait vois sa mère, je me demande si elle sait ce qu’elle a engendrée ?
On voit Amy rentrer chez elle, mais on s’aperçoit rapidement qu’il s’agit de la maison d’où ont été jetés les sorts. A l’intérieur, la télévision est allumée et la
jeune fille s’en rend compte.
AMY : Où es-tu ?
Une femme se lève du canapé, éteint la télé et s’assied devant une table.
AMY : Encore une journée productive à traîner devant la télévision. J’ai un devoir d’histoire pour demain, fais-le ! (A elle-même) J’avais l’équipe à portée de main, mais au lieu de ça, Mademoiselle Buffy et ses acolytes décident d’arracher des cheveux de ma brosse !
Amy ouvre alors sa main gauche, elle tient entre ses doigts le bracelet de la Tueuse.
AMY : Je monte au premier.
ACTE 3
Dans la chambre de Buffy, c’est le bazard. La jeune fille dort et, lorsque son réveil sonne, elle l’écrase d’une main.
BUFFY : Hop là !
Dans la cuisine, Joyce fait du jus d’orange et Buffy entre dans la pièce en chantant.
BUFFY : Macho, macho man ! I want to be a macho man! Macho… Mmh, du jus! (Elle boit le verre d’une traite) Mmh, il est délicieux, c’est pas du concentré!
JOYCE : Tu es de bonne humeur.
BUFFY : C’est vrai ! µJe commence aujourd’hui et c’est génial, parce que j’ai envie de sauter, de crier, d’entraîner les autres à crier ! Oh, du jus.
JOYCE : Ecoute chérie, à propose d’hier, je tenais…
BUFFY : (Elle l’interrompt) Maman, hier c’était hier ; et puis d’ailleurs tu n’avais pas tort non plus, c’est vrai que j’ai été virée de l’école ! C’est moi, c’est ma nature ça !
JOYCE : Oui, disons que je voulais dire qu’en dépit des problèmes que tu as eu, je tiens…
BUFFY : Maman, tu ne sais pas tout. Et fais-moi confiance, c’est mieux comme ça ! Vu de loin, ça peut paraître amusant d’éliminer les vampires et ceux de ta génération…
JOYCE : Eliminer quoi ?!
BUFFY : C’est une longue histoire.
JOYCE : Buffy, est-ce que tu te sens bien ?
BUFFY : Quoi ? Je vais bien, je vais bien. Oh, oui. Quoi, il faut pas être de bonne humeur ? C’est nouveau, ça vient de sortir, c’est ça ? Et ben oui, tout va bien, bien, bien ; parce que (elle se remet à chanter) I am a macho, macho man ! I want to be a macho man ! Macho, macho man! I want to be a macho man! (Elle prend ses affaires et part en cours)
Dans le gymnase du lycée, les filles s’entraînent. Les sifflets et la musique retentissent, alors que la capitaine donne le départ.
CAPITAINE : Cinq, six, sept et huit !
Au milieu de la chorégraphie, Buffy a une telle motivation, qu’elle veut entraîner les autres filles.
BUFFY : Montez la musique !
La chorégraphie semble jusque là réussie par toutes, mais Buffy marche sur le pied de la capitaine sans faire exprès.
CAPITAINE : Fais un peu attention Buffy, on a un match dans moins de 4h !
Juste à ce moment-là, Alex et Willow entrent dans le gymnase et Buffy les voit.
BUFFY : Willow, Alex ! Mes amis sont là! Je les aime mes amis ! Salut ! Salut. (Elle remarque alors que les autres filles l’attendent pour poursuivre la chorégraphie) Oh…
ALEX : (A Willow) Je me trompe ou Buffy à péter les plombs ?!
WILLOW : (Alors que la Tueuse semble toujours autant surexcitée) On ferait bien de la sortir d’ici.
ALEX : Oui, avant qu’elle ne…
Il n’a pas fini sa phrase, que la jeune fille a envoyé la capitaine, en faisant une figure, valdinguer au bout du gymnase.
ALEX : … Blesse quelqu’un.
Buffy rejoint la capitaine, alors que ses amis s’approchent également.
BUFFY : Non, j’ai fait ça ?
CAPITAINE : Tu es virée de l’équipe !
WILLOW : C’est pas sa faute !
ALEX : Elle prend des médicaments.
BUFFY : Quoi ?
CAPITAINE : Elle n’en prend pas assez. Qui est la tournante suivante ?
Amy est là, elle attend.
CAPITAINE : Oh, Amy, bienvenue dans l’équipe.
BUFFY : Oh non, non, c’est trop dangereux. Ça c’est une sor…
ALEX : (Il lui met la main sur la bouche et reprend les paroles de son amie) … Une sorte de génie.
Les trois amis sortent du gymnase, mais la Tueuse se fait traîner. Dans le couloir, ils discutent, mais Buffy réagit toujours bizarrement comme si elle était saoule.
BUFFY : C’est une sorciérette !
WILLOW : Buffy !
BUFFY : J’ai été jetée de l’équipe, c’est ça ?
ALEX : Je crois que ça n’est pas ta faute.
BUFFY : Vous avez raison de croire ça, parce que vous êtes mes amis ! (A Alex) T’es mon ami, un vrai ami ! Est-ce que tu sais au moins pourquoi je t’aime tant, Alex ?
WILLOW : Il faut l’emmener à… !
ALEX : Laisse-la parler !
BUFFY : Je vais te le dire. Tu es différent des autres machos, ouais !
ALEX : Oui, bien…
BUFFY : Tu fais totalement et complètement partie des filles ! (A Willow, qui se moque de son ami) Grâce à ça, je me sens bien avec lui !
ALEX : (Déçu) C’est génial.
BUFFY : Un autre gars qui m’aurait offert un bracelet aurait… (elle titube un peu) … voulu sortir avec moi, alors que… Oh ! Je me sens pas très bien là.
WILLOW : Buffy !
La Tueuse s’évanouit. A la bibliothèque, ils sont avec Giles, mais Buffy est à peine consciente.
Willow : Il faudrait qu’on la conduise à l’hôpital.
GILES : Non, non, non. Ils ne pourront rien. C’est une malédiction de vengeance mortelle, ça a une effet aussi foudroyant, aussi grave que 10L d’alcool et ça éradique tout le système immunitaire.
ALEX : Quoi ?! C’est une malédiction pour se venger de Buffy ?
BUFFY : Parce qu’elle sait que je sais que c’est une sorcière.
GILES : Les autres, elle a juste voulu les écarter ; toi, elle a décidé de te…
BUFFY : … Tuer.
WILLOW : De combien de temps on dispose ?
GILES : Oh, je pense…
BUFFY : La vérité, s’il vous plaît.
GILES : On a plusieurs heures, 3h.
ALEX : Bon, et comment renverser la vapeur ?
GILES : J’ai fait des recherches à ce sujet, on ne peut pas inverser le processus. Il faut qu’on arrive à dénicher le… le livre magique d’Amy.
WILLOW : Et si ce bouquin est introuvable ?
GILES : Et bien… l’autre moyen c’est de trancher la tête de la sorcière.
ALEX : Je m’en charge.
BUFFY : Ce n’est pas la faute d’Amy ; elle n’est devenue sorcière qu’à cause de sa mère.
ALEX : Oublions le pourquoi, je tiens à ce que toi, tu vives !
BUFFY : Giles, où a-t-elle pu travailler en paix ?
GILES : Oh, elle a eu besoin d’un lieu obscur, d’un pentagramme et d’un grand chaudron.
BUFFY : Chez sa mère. Allez, je dois me lever.
Alex et Willow l’aident donc à se mettre debout.
BUFFY : On a qu’à aller chez elle, on va trouver le livre.
WILLOW : Alors, on t’accompagne !
BUFFY : Oh, non. Vous restez ici et ne perdez pas de vue Amy.
GILES : Et empêchez-la d’approcher du labo, le contre-sort on va le jeter de là-bas.
Giles et Buffy partent, laissant les deux jeunes gens seuls. L’Observateur et sa Tueuse sont dans la voiture de celui-ci et s’arrêtent devant chez Amy. A l’intérieur, une femme mange des gâteaux, Buffy et Giles frappent à la porte et la femme cache les pâtisseries sous une table basse.
FEMME : Qui êtes-vous ? Il s’est passé quelque chose ?
GILES : Madame Madison, on doit vous parler de votre fille.
CATHERINE : Je n’ai pas le droit… Il va falloir repasser plus tard.
Elle commence à refermer la porte, mais Giles la pousse et entre.
GILES : Excusez-moi.
CATHERINE : Quoi ?
GILES : (A Buffy) Ca va ? Ca va ? (Il la fait entrer) Allez viens, rentre ici. (A Catherine) Votre fille joue à des jeux très dangereux, en êtes-vous consciente ?!
CATHERINE : Non, je ne sais pas de quoi vous parler.
GILES : Oh, je crois que vous le savez trop bien !
CATHERINE : Sortez tout de suite ! Elle va bientôt revenir et…
GILES : (Désignant Buffy) Cette enfant court un grand danger ; alors, s’il vous plaît, taisez-vous et écoutez bien ! Votre fille a eu accès à des pouvoirs magiques considérables et votre, votre obsession pour les pom-pom girls à…
CATHERINE : (Elle l’interrompt) Je n’ai rien à faire des pom-pom girls ! C’est pas ma faute si elle pratique ces choses.
Buffy voit des brownies cachés sous la table.
GILES : En tant que mère, vous devriez assumer un peu plus vos responsabilités. CATHERINE : (Elle rit) Oui, et bien, vous voyez, les jeunes d’aujourd’hui. Je… elle a perdu l’esprit. Depuis que papa… son papa est parti, elle est incontrôlable..
Là, Buffy réussit à faire un rapprochement entre les pâtisseries et le récit de Catherine.
GILES : Vous en avez peur ?
BUFFY : Amy ? Etes-vous Amy ?
GILES : (Surpris) J’y comprends rien.
BUFFY : C’est un échange. Elle a échangé les esprits des corps, c’est ça ?
GILES : Doux Jésus !
BUFFY : Elle voulait revivre son ancienne gloire.
CATHERINE : Elle, elle disais que je gâchais ma jeunesse, alors… elle l’a volée !
ACTE 4
On les retrouve ensuite assis tous les trois dans le salon, les deux femmes étant sur le canapé et Giles sur un fauteuil.
CATHERINE : Je n’étais pas au courant de ses pouvoirs. Quand papa était encore là, ils se battaient et ils criaient, et alors il la traitait de sorcière et, et je croyais qu’il voulait dire… Mon Dieu, quand il est parti, qu’est-ce que j’ai voulu le suivre ! Elle me laissait même pas l’appeler ; et là, elle est devenue folle. Elle restait là-haut, enfermée pendant des jours et, et elle était toujours méprisante envers moi et, et elle me disait que j’avais la vie trop facile et que j’ignorais combien sa vie était difficile ; et… elle me l’a bien fait comprendre !
BUFFY : (Tout en lui prenant la main) Amy, allons, tout va s’arranger.
CATHERINE : Il y a quelques mois, je me suis réveillée à sa place. Je savais pas où j’étais. Quand je regardais dans le miroir…
GILES : Elle s’enfermait au premier ?
CATHERINE : Oui.
GILES : Où ?
On se retrouve dans une pièce. Soudain, Giles défonce la porte de l’extérieur et entre, suivi de Catherine. Il commence à s’avancer, pour pouvoir fouiller.
CATHERINE : Non. Si elle découvre que je suis venue, elle me tuera.
GILES : (Il se trouve devant les poupées et les observe un petit moment) Mon Dieu ! Je crois que nous pourrons annuler votre sort, et même tous les autres, en fait.
CATHERINE : Vraiment ? Vraiment, vous pourriez ?
GILES : Il nous faut trouver ses livres. Ils doivent être bien spéciaux, elle en a besoin afin de jeter des sorts.
Il s’approche d’un coffre en osier et, à peine l’a-t-il entr’ouvert, qu’un chat noir lui saute presque au visage.
GILES : Rassemblez les poupées et tous les autres objets ! Ah ! Gentil… chaton. Voyons ce que tu protégeais.
Sur ce, il ouvre entièrement le coffre et en sort un livre.
GILES : Oh, oui ; oh, oui, c’est ça.
On les voit redescendre les escaliers. En bas, l’Observateur récupère Buffy, allongée sur le canapé.
BUFFY : Vous avez trouvé ?
GILES : Oui, ça y est. Allez viens.
CATHERINE : Où allez-vous ?
GILES : On retourne au collège, et vous allez venir avec nous.
Au gymnase du lycée, un match de basket est sur le point de commencer et les pom-pom girls, dont Amy, font leur première représentation. Dans les gradins, Alex et Willow la surveillent discrètement. Au même moment, Giles, Catherine et Buffy pénètrent tous les trois dans une salle de chimie. Le bibliothécaire allonge la jeune fille sur une table.
GILES : (A Buffy) Je vais empêcher ça, je te le promets.
Alors qu’il plie sa veste en tweed et la met sous la tête de la Tueuse, elle commence à voir flou.
GILES : Allez, tiens le coup !
CATHERINE : Comment va-t-elle ?
GILES : Il ne reste que quelques minutes, avant que…
De nouveau au gymnase, les cheerleaders enflamment toujours les spectateurs.
POM-POM GIRLS : Go Sunnydale, go ! Go Sunnydale, go ! Go !
CAPITAINE : Cinq, six, sept et huit!
POM-POM GIRLS : Go Sunnydale, go ! Go Sunnydale, go! Go Sunnydale, go ! Go ! CAPITAINE : Cinq, six, sept et huit!
POM-POM GIRLS : Go Sunnydale, go ! Go Sunnydale, go ! Go Sunnydale, go ! Go !
CAPITAINE : Cinq, six, sept et huit !
POM-POM GIRLS : Go Sunnydale, go ! Go Sunnydale, go ! Go Sunnydale, go ! (Gros plan et ralenti sur Amy) Go !
Au labo, Catherine coupe un œil à un crapaud, pour une potion que prépare Giles.
GILES : Bon, allons-y. Le centre est obscur. Centrum est obscur. L’obscurité respire. Ténébral respiratus. Celui qui doit entendre écoute. Ecoute-moi !
On voit alors Amy, dans le gymnase, qui semble être perturbée.
AMY : Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit ! Un, deux, trois… (Elle a un flash d’un livre d’incantation ouvert et d’un triton dont on enlève un œil ; puis, elle essaie de concentrer de nouveau) Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit !
Au laboratoire, Giles poursuit de faire sa potion et de réciter sa formule.
CATHERINE : (Elle aussi, vient d’avoir un flash d’Amy) Oh, ça fonctionne.
GILES : Ouvre la porte, que l’obscurité resplendisse ! Remplis-nous d’une sainte peur ! Donne-moi !
Au gymnase, Amy est portée par deux de ses camarades, mais elle a une nouvelle vision : elle a vu Buffy dans la salle de sciences. Perturbée, elle perd l’équilibre et tombe.
CAPITAINE : Amy, mais qu’est-ce qui t’as pris ?
Elle jette un regard noir à tout le monde et part en courant. Au laboratoire,
Catherine sent la présence d’Amy.
CATHERINE : Elle arrive.
Dans le couloir, Willow essaie de faire distraction pour qu’Alex puisse attaquer Amy par derrière.
WILLOW : Amy !
AMY : Tire-toi de mon chemin !
WILLOW : Non, attends. J’ai un truc à te dire, je t’aide si tu veux.
AMY : Si je veux ? Comment ça ?!
WILLOW : Et ben, et ben ; tu sais toute ta sorcellerie, euh… j’ai un super chaudron à la maison. (Voyant son ami arrivé, elle change sans le vouloir le ton de sa voix) Est-ce que tu chevauches les balais ?
Pas dupe, Amy a senti la présence du jeune homme et, à peine Willow a fini sa question, que la sorcière se retourne et étrangle Alex par télékinésie.
WILLOW : Alex !
Le jeune homme est à terre. Pour passer, Amy donne un violent coup de poing à la jeune fille, qui s’écroule également. Dans la salle de chimie, Giles poursuit son incantation. Catherine semble de plus en plus bouleversée.
GILES : Corsheth Saint Galeo ! La porte est close. Reçois l’obscurité. Relâche l’innocente. Nourris-toi de mon énergie et repais-toi !
Alors qu’il plonge les mains dans le breuvage qu’il a créé pour l’incantation, Amy arrive à la porte du labo, folle de rage. Elle essaie tant bien que mal d’ouvrir la porte verrouillée. A l’intérieur, ils sentent tous l’arrivée imminente de la sorcière.
GILES : Repais-toi. Relâche l’innocente.
Dans le couloir, Amy voit une hache à incendie et d=s’en sert pour défoncer la porte.
GILES : Relâche ! Relâche !
La jeune fille réussit au bout d’un certain temps à ouvrir la porte. Elle fonce directement vers Buffy, pour la tuer.
GILES : Relâche !!!
Alors, un éclair éclate et la Tueuse ouvre grand les yeux, elle est guérie. Quand à Amy, elle semble perdue et on dirait qu’elle ignore où elle se trouve et ce qui s’est passé.
AMY : Buffy ?
BUFFY : Amy.
Soudain, Catherine fonce sur la Tueuse, désirant toujours autant l’achever.
GILES : (A Catherine) Vous ?!
Grâce à la télépathie, elle coince Giles entre une table et un mur, ce qui l’assomme. Catherine se relève et se met face à sa fille.
CATHERINE : Ma fille, mais pour qui tu te prends ?
AMY : Maman, je t’en prie.
CATHERINE : (Elle récupère la hache, qu’Amy tenait encore dans ses mains) Tu ne m’as causée que des déceptions et des ennuis, je vais t’envoyer là où tu ne pourras plus me décevoir !
Derrière elle, on voit Buffy se relever.
BUFFY : (A Catherine) Excusez-moi, je me sens mieux !
La Tueuse donne un violent coup de pied à la sorcière, qui l’envoie balader à l’autre bout de la pièce.
CATHERINE : Il m’appartenait, ce corps ! A moi seule !
BUFFY : Oh, ça suffit !
CATHERINE : Non !
Grâce à sa magie, elle envoie la jeune fille s’écraser contre un mur, mais Buffy se relève rapidement.
CATHERINE : Le regard que je porte sur mon ennemie sera celui de sa mort terrestre et les enfers accueilleront son âme ! Esprits, je vous le livre !
Pour se défendre, Buffy fait tomber le soutien quoi retenait le miroir pour les expériences. Ainsi, le sort revient à la sorcière, qui a finalement regardé son reflet. Alors qu’elle hurle de douleur, Giles reprend ses esprits.
GILES : Oh, et bien tout ceci était très… très édifiant.
BUFFY : (A Amy) Et toi, ça va ?
AMY : Ca va, oui.
GILES : J’imagine que… que la malédiction a disparu. C’est mon premier exorcisme alors, j’ai peut-être commis quelques erreurs.
BUFFY : Vous m’avez sauvé la vie, vous êtes un Dieu !
AMY : Moi, je doutais que vous puissiez y arriver.
Sur ce dernier mot, Alex débarque dans la salle et attrape Amy par les bras, pour éviter qu’elle s’échappe.
ALEX : Je la tiens ! Je la tiens ! Coupez-lui la tête !
BUFFY : Alex, mais qu’est-ce que tu fais ?
ALEX : Je viens te sauver.
BUFFY : Lâche-la tout de suite, s’il te plaît.
ALEX : Mais c’est un démon ?!
GILES : Et bien, ça n’était pas exactement elle.
AMY : C’était ma mère.
ALEX : Ah…
Willow débarque comme une furie, avec une batte de base-ball à la main, prête à se battre.
WILLOW : Où est-elle ?
ALEX : Euh, Willow ! C’est cool.
WILLOW : Ah bon.
ALEX : Oui, je m’en suis occupé.
Willow semble fière de son ami et Buffy est surprise par les paroles de celui-ci. Dans sa chambre, la Tueuse met à la poubelle les morceaux de son réveil. Joyce entre dans la pièce.
JOYCE : J’y comprends rien.
BUFFY : A quoi ?
JOYCE : Depuis hier, j’ai beaucoup réfléchi. Quel est ton univers ? Comment réussir à rétablir les rapports entre nous ? Et j’en viens à cette conclusion simple : j’y comprends rien.
BUFFY : Je suis une énigme, hein ?
JOYCE : Tu as 16 ans. Et je crois qu’il y a une aberration biologique qui m’empêche de te comprendre, parce que moi, j’ai pas 16 ans.
BUFFY : Tu voudrais avoir 16 ans à nouveau ?
JOYCE : Oh… c’est effrayant, cette idée. Revivre les mêmes choses ? Non, et même si ça m’aidait à te comprendre.
BUFFY : Je t’aime, maman.
Elle l’embrasse sur la joue et sort, laissant sa mère assise seule sur le lit.
JOYCE : J’y comprends rien.
Au lycée, Buffy et Amy discutent toutes les deux, tout en marchant dans le couloir.
AMY : Mon père est absolument impossible ! Il ne veut pas que j’aille où que ce soit. Il a envie qu’on passe la quasi totalité de notre temps ensemble, et moi je dis : « Papa, je sors, c’est cool, il n’y a pas le moindre danger » ! Mais il s’en veut tellement de m’avoir laisser avec ma mère, je crois qu’il va être encore pire !
BUFFY : Oui, mais tu aimes ça ?
AMY : Je savoure la moindre minute. Le samedi qui vient, il veut rester à la maison et faire des brownies. Enfin, les brownies, c’est de moi l’idée.
Venant de derrière elles, Cordélia arrive vêtue en pom-pom girls et suivie du reste de l’équipe.
CORDELIA : Hé, ça m’a fait un de ces chagrins qu’on vous ait rétrogradé tournantes. Non, non, attendez… c’est pas vrai !
AMY : Oui, qu’est-ce que ça va me manquer d’épeler des mots avec les bras !
CORDELIA : Ouh ! Un soupçon d’aigreur.
La jeune fille part et laisse les deux amies poursuivre leur conversation.
AMY : Oh pardon, j’ai oublié que tu voulais faire partie de l’équipe.
BUFFY : Oh, eh, non ! Pom-pom girl c’est un jeu trop angoissant pour mes petits nerfs !
AMY : Oui, tu as raison.
Les deux filles s’arrêtent devant l’armoire des trophées.
AMY : La Grande Catherine…
BUFFY : Tu n’as… pas eu de nouvelles d’elle ?
AMY : Tu sais, au labo, elle a dit que je ne l’embêterais plus jamais. Où qu’elle soit, je crois qu’elle ne reviendra pas.
BUFFY : Détraquée !
AMY : Je suis contente d’être revenue dans ma peau ! J’ai même envie de grossir !
BUFFY : Il paraît que ça va être très mode le printemps prochain !
La caméra se fixe sur le trophée de la Grande Catherine. On peut alors voit ses yeux bougés et entendre un léger son sortir de la statuette, comme si quelqu’un était enfermé à l’intérieur.